J’ai 1000 ans
je répare mes bottes
aiguise mon couteau
fait bouillir de l’eau
me prépare à l’hiver
réchauffe mon corps
blanc et courbé
embrasse la colère
qui brûle, alimente
trace des chemins
tout ce qui fait de nous
des humains
à l’ombre de l’histoire
qui reprend ses droits
sur le vivant
J’ai 1000 ans
les genoux en feu
la tête dans le vent
je marche
le cœur grand comme ça
comme la mer
comme le ciel
qui nous tombe dessus